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La familia grande

La familia grande
ParCamille Kouchner
Chez : Seuil, 208 pages, 18€

L’avocate Camille Kouchner, fille de Bernard Kouchner le bon French Doctor et d’Évelyne Pisier (sœur de l’actrice) révèle dans ce livre les actes incestueux imposés pendant des années à son frère jumeau alors adolescent (prénommé Victor dans son récit), par le second mari de sa mère, Olivier Duhamel.

Camille Kouchner a un talent littéraire certain qui nous immerge, nous ses lecteurs, au sein du monde luxueux, intelligent, cultivé et raffiné, mais aussi, pervers, écrasant et terrifiant qui fut celui de son enfance. Elle le fait avec une plume alerte et déliée qui en recrée l’atmosphère et nous la fait partager, une plume qui restitue avec aisance la complexité des caractères et l’ambivalence des situations sans jamais s’abandonner à la facilité de la simplification. Ce n’est pas une œuvre de vengeance taillée à coups de serpe, ni un réquisitoire asséné à coups de maillet, c’est un récit objectif et nuancé de la face sombre et perverse d’un environnement libertaire apparemment égalitaire et enchanteur, mais qui cache derrière cet idéal de liberté, la dictature impitoyable et terrifiante du désir égoïste qui ne se connait aucune limite. En somme, à la fois la face lumineuse et la face noire de notre époque.

Dans les premiers chapitres, Camille expose son admiration de fillette et son amour pour sa grand-mère, sa mère, son beau père Olivier Duhamel qui fut longtemps pour elle, le héros qu’elle adorait : « Mon beau-père m’emmenait avec lui chez ses amis et me présentait comme sa fille. Il m’encourageait pour tout. Il me portait, me rassurait, me donnait confiance. » Aux premières pages, il m’est arrivé d’envier le caractère si ouvert et si compréhensif de cette éducation donnée par les parents et leurs amis et basée sur la liberté, ce mot d’ordre qui régit les relations de cette famille - toutes générations confondues - et qui revient à chaque page, de façon si lancinante qu’il en devient obsessionnel. Au fil des chapitres, cette obsession deviendra si impérieuse qu’elle finira en tsunami détruisant tout et tous sur son passage…

Éducation donnée aux enfants par cette grande communauté des parents et des amis, La Familia Grande  : car c’est tout un monde familial et amical qui se réunit à chaque vacances dans la grande propriété d’Olivier Duhamel à Sanary, le monde des « intellectuels » parisiens, de gauche bien entendu : les Kouchner, les Duhamel, les Guigou, les Lang, et tant d’autres, ce monde que leurs adversaires qualifient de « gauche caviar  », c’est-à-dire cette gauche directement issue de 68 et devenue élite dirigeante, cette gauche guidée par cet impératif catégorique : « Il est interdit d’interdire », alpha et oméga de cette humanité enfin libérée de tout : de la tradition, de la religion, de l’oppression familiale, patronale, politique, syndicale, enseignante, en un mot libérée de toute autorité, et réduite à ce seul dieu, l’individu désirant, titulaire de tous les droits, ne se reconnaissant aucune limite, aucun devoir. Ce livre, c’est enfin le regard porté sur ce monde, sur cette liberté, sur cette éducation par une enfant qui vécut et grandit dans cet univers, ou plutôt le regard porté par une adulte - Camille Couchner - qui se souvient de l’enfant qu’elle était et qui estime avoir été écrasée et son jumeau détruit par ce monde et cette éducation à première vue guidée par la liberté et le respect de l’autre et de l’enfant.

L’évolution de cette tribu de gauche sur plusieurs générations, guidée par la lumière du désir libertaire sans limites est passionnante.

On découvre au fil des pages comment un monde aussi ouvert peut engendrer l’exclusion et peut-être même l’engendre-t-il nécessairement… ce monde qui commence par exclure Georges Pisier, le grand-père, impitoyablement rayé des conversations et des souvenirs de la saga familiale : car c’était un maurassien et de plus, gouverneur des colonies en Indochine, et cerise sur le gâteau, de 1940 à 1942 sous Vichy ! Quelle honte, pour une famille de gauche, comme le répètera Évelyne sa fille à sa propre fille Camille : « Il est resté en poste durant toute la période pétainiste, il a refusé de s’en excuser. Mon père était maurrassien. Un sale facho. Tu te rends compte ? »

Car dans cette famille, le tamis qui sépare le bon grain de l’ivraie c’est la politique, à gauche naturellement. Évelyne Pisier la mère de Camille, jeune étudiante dans les années soixante, se rend à Cuba avec des étudiants communistes - dont Bernard Kouchner. Ils sont fascinés par ce nouveau régime si séduisant, qu’ils jugent être un modèle pour l’Occident si décadent ! Staline était passée mode, c’était alors le temps de Fidel, avant de devenir celui de Mao, et enfin de Lula, ces modèles politiques qui fascinent de tout temps nos intellectuels : La Gauche est impénitente… Évelyne passera quatre ans à La Havane comme maîtresse du Lider maximo, le séduisant Fidel en personne.

Une femme étonnante cette Évelyne, qui après l’aventure Fidel, devient professeur de droit et épouse Bernard Kouchner, ex-adhérent des jeunesses communistes, puis militant socialiste, puis radical-socialiste qui deviendra plusieurs fois ministre de Bérégovoy et Jospin, puis des deux Gouvernements Fillon… On a beau être de gauche, la séduction du pouvoir élargit la conscience ! Ils auront trois enfants, d’abord un garçon Colin, puis les jumeaux Camille et Victor. Et bien entendu, on embauche des nurses afin que la liberté d’Évelyne, la jeune mère, ne soit en aucun cas entravée.
Revenons à ce premier mari d’Évelyne, le bon French doctor Kouchner si politiquement correct, si doux envers le tiers monde, en réalité tyran absolu chez lui, qui ne s’adresse à sa femme Évelyne qu’en hurlant, terrorisant au passage ses trois enfants - dont les jumeaux Camille et Victor- à qui il n’adresse absolument jamais la parole et les met en pension dès qu’il en a la garde pendant les vacances après son divorce d’avec Évelyne… « C’est sa liberté ! » n’arrêtera pas de plaider Évelyne sa femme même après son divorce… et qui épousera alors Olivier Duhamel. Liberté vécue dramatiquement par le petit Victor qui entre en crise de larmes violente chaque fois qu’il doit aller voir ce père à la fois violent et absent.

Ce bon doctor se remariera avec la vedette de la Télé Christine Ockrent qui n’hésite jamais, elle aussi, à se débarrasser à chaque vacance scolaire des trois enfants du premier lit de son mari en les envoyant en stages de cheval, de ski… Dans cette famille recomposée si libertaire, la liberté c’est d’abord de ne pas s’occuper des enfants de l’autre. Il faut lire cette visite des jumeaux accompagnés par leur nurse à la clinique où vient d’accoucher Ockrent cette autre bonne bonne conscience de gauche. On les refoule dans la salle d’attente : priorité absolue à Bernard et Christine présentant leur nouveau-né au photographe des stars et aux journalistes de Paris-Match ; car la vraie vie n’est pas la vie de famille, mais son image, retouchée, maquillée, vendue aux médias people.

Dans cette tribu, la liberté est l’étalon de la vie. Magnifique, ai-je pensé aux premières pages ! Mais on ne tarde pas à découvrir que c’est une liberté obligatoire et imposée dont toutes les issues sont cadenassées et encadrées par le politiquement correct. Ce n’est pas la liberté du vent du large, mais celle confinée des cellules.
Camille veut faire du piano. C’est d’un bourgeois ! Mais c’est sa liberté ! Alors, sa mère et son beau-père ne s’y opposeront donc pas, mais en revanche ils ne manqueront jamais une occasion de moquer publiquement, à table devant tout le monde, les goûts de midinette de Camille… Et lorsque Camille aura à son tour une petite fille qu’elle voudra allaiter et élever tout en continuant son métier d’avocate, sa mère Évelyne s’en offusquera et lui fera longuement la leçon : la dignité de la Femme est incompatible avec l’allaitement et s’occuper de ses enfants, contraire à la liberté de la Femme. La liberté de Camille, n’est pas de suivre son cœur et ses propres inclinations, mais bien de suivre le canon féminin imposé par les ligues féministes. La liberté, c’est l’obligation de se conformer à l’image de la liberté véhiculée par son milieu.

Enfin, cette la liberté des adultes dans le respect des « valeurs » de gauche, c’est surtout la liberté du chef de la tribu : Olivier Duhamel dont le charme, le charisme, le réel entregent, l’attraction incontestée et de plus en plus universelle qu’il exerce sur le monde de la gauche parisienne lui ouvrent les postes les plus influents et en font un arbitre incontournable : la présidence du si influent Cercle du Siècle, celle de la Fondation des Sciences-Politiques, il est l’invité de tous les débats, de toutes les plates-formes… Il co-fonde la revue Pouvoirs… tout un programme : Olivier Duhamel est l’incarnation de la gauche bien pensante et l’arbitre de toutes les vertus et valeurs républicaines. Le Monde, Libération, Médiapart, les plateaux Télé ne s’y trompent pas.

Cette influence, ce prestige agglutinent autour de lui le Tout-Paris de la gauche caviar. Une véritable Cour qu’il réunit chaque été dans sa propriété de Sanary autour de sa grande famille recomposée, « la familia grande » comme il l’appelle avec une résonance quelque peu mafieuse et qui inclut aussi les nurses des enfants, les actuelles et même les anciennes de toutes nationalités… C’est ce cadre luxueux, mondain, intellectuel et libertaire où Olivier Duhamel règne en maître absolu qui constitue le décor du livre.

Il y règne un climat de liberté absolue, notamment sexuelle, qui apparaît d’abord dans le livre par une histoire de petite culotte. La famille enterre Évelyne, la mère - ex-maîtresse de Fidel, ex-épouse de Kouchener et femme d’Olivier Duhamel. Et dans le cortège funèbre, les enfants - comme on fait souvent dans ces circonstances pour exorciser son chagrin - plaisantent un peu en se demandant si les croque-morts se sont bien abstenus de mettre une culotte à cette défunte qui ne les supportait pas, qui n’en mettait jamais et qui appelait ses filles le soir : « Les enfants, c’est l’heure du pipi dans l’herbe ! », pour dire « On va se coucher ». Sur le chemin de la Ferme, toujours au même endroit, « le cul à l’air, toutes ensemble, quel délice ! Profitez des brindilles, les filles ! Quelle chance de ne pas être un mec ! ».

De fait, le sexe affleure partout à Sanary. Olivier aime à l’apéritif plonger nu dans sa grande piscine devant la nombreuse assistance : garder un maillot est réactionnaire. On n’oblige personne à l’ôter, mais l’on brocarde les réticents, surtout les enfants et les adolescents - prudes comme le sont les ados - car ils doivent pouvoir vivre librement leur sexualité.

Cette liberté est même une obligation comme on le leur rappelle constamment. À table, les parents s’inquiètent devant leurs invités de savoir si Camille - douze ans à l’époque - a enfin « vu le loup ». À la réponse négative de la petite adolescente, parents et amis se moquent, lui reprochent son manque de liberté. « Ma mère m’expliquait : « Tu comprends, j’ai fait l’amour à l’âge de 12 ans. Faire l’amour, c’est la liberté. Et toi, qu’est-ce que tu attends ? … Quelques années plus tard, c’était au tour de ma tante (Marie-France Pisier) de se moquer : « Comment ? À ton âge ! Tu n’as toujours pas vu le loup  ? … et elle organisait des rencontres avec des garçons improbables qui avaient pour mission de me séduire et de me déniaiser » Camille écrit : « Je connais bien leur jeu. À Sanary, certains des parents et enfants s’embrassent sur la bouche. Mon beau-père chauffe les femmes de ses copains. Les copains draguent les nounous. Les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées… » Évelyne la mère commente : « Il n’y a rien de mal à ça, mon Camillou. Je suis au courant. La baise, c’est notre liberté » Camille s’interroge : « Être à la hauteur des histoires de cul de sa mère, de sa tante et de sa grand-mère… Plus qu’une gageure ! La liberté  ? »

Portés par ce climat, ces « jeux » allaient beaucoup plus loin, mais en secret :
Son frère jumeau Victor en sera la victime pendant ses années d’adolescence : « Mon beau-père entrait dans la chambre de mon frère. J’entendais ses pas dans le couloir et je savais qu’il le rejoignait. Dans ce silence, j’imaginais… J’attendais qu’il ressorte de la chambre, plein d’odeurs inconnues et immédiatement détestées. Il entrait ensuite dans la mienne… et, sans doute pour me faire taire s’asseyait sur mon lit. Il me disait : « Tu as mis une culotte ? Tu sais que je ne veux pas que tu mettes de culotte pour dormir. C’est sale. Ça doit respirer. » Quand Camille mettra son frère ainé Colin dans la confidence, il ne se montrera pas surpris, car « le beau-père venait parfois le voir dans sa chambre… lui mesurer le sexe avec un double décimètre dès que ma mère regardait ailleurs… » Camille empêchera ensuite son beau-fils Orso, 10 ans, d’aller à Sanary, car « je pensais que mon beau-père n’aimait que les ados. Mais je voyais son regard sur lui et je le détestais. »

Ce livre est le récit atroce de la liberté façon situationniste 68 : « Jouir sans entrave », désir du plus fort écrasant le plus faible. Ici des enfants, Victor, Colin sont les entraves qui pourraient freiner la liberté du patriarche. Déification du désir qui en brisera bien d’autres dans cette famille : Georges le grand-père Pisier, puis Paula la libertaire grand-mère adorée se suicideront. La mère Évelyne Pisier sombrera dans l’alcoolisme, brisée par les révélations, refusant de voir sa fille qu’elle accusera de vouloir dénoncer son mari. Sa sœur Marie-France Pisier, la tante de Camille sera retrouvée noyée assise sur un fauteuil au fond de sa piscine…

Oui, on peut dire qu’il s’agit là du naufrage de la génération 68 -la mienne, et de ses idées que je refusais vigoureusement alors et que je combattais à chaque occasion. Car cette génération méprisait les réfractaires, les qualifiaient au mieux de réactionnaires, plus ordinairement de « fascistes », car elle était persuadée incarner le sens de l’Histoire et monopoliser le Bien et la Vertu. J’avais été scandalisé à l’époque par la pétition rédigée par Gabriel Matzneff dans Le Monde en janvier 1977 et que je n’avais jamais oubliée. Elle est ressortie à l’occasion de l’affaire Matzneff et de sa présumée victime, la jeune Pringora. Trois hommes étaient traduits en justice pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants d’une douzaine d’années. Matzneff et le Tout-Paris intello de gauche, indignés, avaient aussitôt pétitionné dans Le Monde puis dans Libération pour les soutenir en ces termes : « Nous considérons qu’il y a une disproportion manifeste, d’une part, entre la qualification de "crime" qui justifie une telle sévérité, et la nature des faits reprochés ; d’autre part, entre le caractère désuet de la loi et la réalité quotidienne d’une société qui tend à reconnaître chez les enfants et les adolescents l’existence d’une vie sexuelle (si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?) » Il faut se souvenir des signataires : Sartre, Beauvoir, Barthes, Dolto, l’inévitable Sollers, l’omniprésent Jack Lang qui dira benoîtement en 2019 qu’il avait fait alors une connerie… Et bien sûr ce bon French doctor Bernard Kouchner qui s’excusera en disant qu’il l’avait signée sans la lire pour faire plaisir à Jack Lang… Oh, le vilain rapporteur ! Kouchner justement rattrapé par l’Histoire, le père des petites victimes de Duhamel, qui avouera le savoir depuis une dizaine d’années : pourquoi donc ne lui applique-t-on pas la jurisprudence Barbarin ? Deux poids, deux mesures ? Ces mêmes qui viendront au cours des quarante années suivantes nous reprocher de ne pas vouloir du droit à l’avortement, ou du mariage pour tous. Et à ces occasions, nous traiter toujours de fascistes, de populistes, d’extrêmes droites.

En fait, c’est à un véritable conflit de générations que nous assistons. Cette gauche de vieux soixante-huitards libertaires qui a abandonné le prolétariat pour l’individu roi, personnifié pendant quarante ans le Bien et la Vertu, est détrônée aujourd’hui par une nouvelle gauche qui réclame leurs têtes, celle des « minorités » Woke, racisées, LGBTI, féministe, indigéniste, islamo-gauchiste, Black Lives Matter, cette nouvelle gauche portée par l’égalité et la justice et qui est partie à la conquête de notre société armée par le saint devoir de dénonciation et le lynchage populaire sociétal. Et tout ce petit entre-soi soixante-huitard s’effondre comme un château de cartes en commençant par Science Po son temple, dans lequel j’ai tant aimé découvrir la culture en 1960, cette nuit des temps…

Si je suis heureux de voir enfin tomber - juste avant la Tombe, hélas ! - ces soixante-huitards « vertueux », je suis atterré par l’arrivée des petits nouveaux, de vrais barbares, me semble-t-il, qui vont commencer par une habitude atavique à s’en prendre aux gens comme moi. À la Gauche, il faut toujours des ennemis ! En 1960, à Sciences Po rue Saint-Guillaume, j’étais un « Anticommuniste primaire » c’est-à-dire à peu de chose près, un Néandertal… En 1968, le bon french Doctor et ses amis me qualifiaient de fasciste, comme le fera encore le socialiste Manuel Valls au soir de la Manif pour tous… Aujourd’hui, j’incarne toujours le Mal car je suis un Populiste, parait-il, et de la pire espèce : mâle blanc, souchard, hétéro, anti-avortement, anti-euthanasie, anti- écriture inclusive, anti-mondialiste…

Mes amis, la nouvelle société est en marche. Nous allons bientôt être obligés de nous soumettre aux nouvelles « Valeurs » minoritaires en passe de devenir dominantes, obligés d’abandonner le Mal que vous et moi incarnons, pour le Bien défini par la nouvelle Gauche identitaire.

Juste deux citations pour bien préciser ce qui nous attend :

Alice Coffin, élue écolo à Paris, vient de publier « Le Génie lesbien » où elle écrit : je « n’écoute plus de musique composée par des hommes, ni ne lis de livres écrits par des hommes, ni ne regarde de films réalisés par des hommes. Les hommes ? Il faut les éliminer de nos esprits, de nos images, de nos représentations. » … « Ne pas avoir de mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, à ne pas être tuée, à ne pas être tabassée. »

En 2019 dans l’ouvrage collectif publié par le CNRS « Sexualités, Identités et Corps Colonisés », son président Antoine Petit s’explique dans l’Avant-propos : « La race devient la nouvelle grille de lecture du monde, sur laquelle s’intègre la grille du genre, et qui s’articule à la hiérarchie homme/femme : aux colonies, le plus petit des « Blancs », sur l’échelle sociale sera toujours plus grand que n’importe quel colonisé, surtout s’il s’agit d’une femme. »
N’oubliez pas que c’est à lui que notre ministresse de l’Enseignement supérieur vient de confier l’enquête sur les dérives identitaires de l’Université…

Toutefois, l’écroulement des Valeurs de 68 me réjouit, et leur remplacement par celles de la gauche identitaire plus totalitaires encore ne me fait pas peur : la relève des réfractaires constructifs me semble assurée quand je regarde mes nombreux petits-enfants ardents et heureux de vivre dont aucun n’a daigné enfourcher les nouveaux chevaux de bataille.

Mes amis, bienvenue dans le monde du XXIe siècle.

François-Marie Legœuil
février 2021